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Presquevoix...
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30 septembre 2009

Les rides (gballand)

« Elle est ridée du cerveau », avait dit sa mère en parlant de son amie Chantal. Force lui était de constater que sa mère avait un art consommé de la caricature ; n’était-il pas le premier à en avoir souffert ?

29 septembre 2009

Dilemme (gballand)

La veille, quand son fils lui avait demandé où était sa mère, il avait voulu lui dire qu’elle était enfermée à la cave depuis quatre jours mais il n’avait pas pu. Il avait inventé un rendez-vous chez le dentiste, comme la fois précédente, et son fils l’avait cru ou il avait fait semblant. Ne préfère-t-on pas souvent les mensonges à la vérité ?
Bientôt, il lui faudrait descendre à la cave pour voir si elle était toujours vivante mais il avait peur. Quatre jours déjà. Il l'y avait mise  pour avoir la paix, mais c'était une paix chèrement payée. Demain, sûr, il irait la voir. Oui, mais si elle était vivante, comment réagirait-elle ? Accepterait-elle qu'il l'ait laissée pendant plus de quatre jours enfermée ? Certainement pas. Elle hurlerait, l’insulterait et ne manquerait pas de lui dire que c’était vraiment un « pauvre type » ! Il lui faudrait alors passer à autre chose…

28 septembre 2009

Le malheur des uns… (gballand)

Sur le blog je-double , un texte de G. Balland – «  Le malheur des uns… » -  illustré par un photomontage de Patrick Cassagnes.

Faites vous-même votre malheur, téléphonez au 02 75 25 88 34  »

Il avait lu cette annonce dans Libération et il avait téléphoné immédiatement. Sans doute fallait-il être un peu fou pour téléphoner..." (la suite)

27 septembre 2009

L’événement (gballand)

Il fallait bien que ça arrive, cette espèce d’imbécile n’avait pas pu se taire. J’étais sûre qu’un jour elle me tirerait dans les pattes, j’en étais sûre. J’en étais là de mes réflexions quand le chef de service m’a téléphoné pour me dire qu’il m’attendait dans son bureau à 12 h 30. Ce type était un sadique, il allait me faire rater mon repas.
A 12 h 30 pile, l’estomac dans les talons, j’ai frappé à sa porte. Une fois à l’intérieur, je l’ai salué la tête haute. « Ne jamais se soumettre », telle est ma devise.
- Madame Durand, a-t-il commencé de sa voix grave, il me semble que nous avons un petit contentieux à régler.
Je dois reconnaître qu’il a un bel organe et qu’il sait en jouer.
- Ah ? Ai-je fait l’air étonnée,   mais ce « Ah » sonnait faux. Quand je pense que je fais du théâtre depuis quatre ans et que je  ne suis même pas capable de faire un « Ah » de circonstance !
- Il paraît que vous auriez dit en parlant de moi : « Grande gueule, petite queue ! »
- Non monsieur, ce n’est pas tout à fait exact, ai-je répondu agacée.
- Ces propos m’ont pourtant été rapportés par une personne de toute confiance.
Je n’ai pu m’empêcher de serrer les poings. Cette vermine de Catherine me le paierait.
- Eh bien pour rétablir l’exacte vérité, monsieur, sous l’effet de la colère j’ai dit : « Grande gueule, petite bite ! »
Il m’a regardé l’air ahuri et j’ai failli rougir. J’aurais mieux fait de me taire et de laisser ma manie du détail à la porte.
- Vous êtes certainement une fine psychologue madame Durand et j’imagine que vous m’avez longuement observé pour tirer ces conclusions, mais je m’étonne un peu de ce raccourci.
J’ai scruté le bout de mes chaussures, gênée, puis je l’ai regardé : « Ne jamais se soumettre », telle est ma devise ! Son visage ne laissait  paraître aucune colère et je n’ai absolument pas vu venir la catastrophe. Seulement une minute plus tard, il se ruait sur moi, me maîtrisait en deux secondes - l’abruti devait faire du sport de combat - et me ligotait sur la chaise avant que j’aie pu dire ouf ! Ensuite, il s’est placé juste devant moi et il a commencé à enlever son pantalon tout en hurlant :
- Et maintenant tu vas voir ce que tu vas voir espèce de connasse !

PS : texte écrit dans le cadres de l’atelier des « impromptus littéraires ».

26 septembre 2009

S’excuser (gballand)

Elle s’excusait toujours pour un oui ou pour un non. Elle se serait giflée. Combien de fois ne s’était-elle pas entendu dire « C’est de ma faute » ou « J’aurais dû faire attention » ou « Désolée, je… » ?.
L’enfance lui avait donné ce pli qu’elle lissait au fer rouge.

25 septembre 2009

Fenêtre (gballand)

P1010257Derrière la fenêtre
la vie est toujours plus douce…

PS : photo prise par  C.V. à Bruges.

24 septembre 2009

L’entrepôt (gballand)

Ses doigts effilés aux ongles soignés caressaient distraitement sa tête. Elle aimait bien son poil court et ras. Lui, il ronronnait en regardant la télévision. Elle pensait que le lendemain c’était le jour des commandes et qu’elle se retrouverait seule avec Manuel dans l’entrepôt. Elle aimait bien penser à ça en lui caressant la tête.  Elle mettrait son pantalon noir moulant, son bustier rouge et elle soulignerait ses yeux de mascara ; finie l’indifférence feinte. Demain, elle pourrait enfin cueillir à pleines mains le fruit de son désir et presser sa jeune sève.
Patrick Sébastien cracha sa dernière fadaise sur la 2 et il fit mine de lever la tête de ses genoux. Elle lui donna une tape pour qu’il ne bouge plus. Il ne fallait pas qu’il change de position, c’était tellement agréable de penser à Manuel pendant qu’elle lui caressait la tête. Elle se demandait quel âge avait Manuel, 25 ans peut-être ? Ou plus ? Elle imaginait déjà son sexe affamé… ça la changerait de son ordinaire. Son mari essaya de  dégager sa tête de l’emprise de sa main, mais elle lui intima à nouveau de rester. Il grogna juste :
- Il faut que j’aille au lit, demain je dois être à l’atelier à cinq heures.
Elle le regarda d’une drôle de façon, comme si elle était étonnée qu’il puisse faire usage de la parole. Décidément, il gâchait toujours tout.

23 septembre 2009

Les sardines (gballand)

Avec son optimisme il ferait fleurir un désert*. C’est odieux. Je n’ai jamais supporté les gens qui ont une fleur à la boutonnière. Moi, c’est treillis et mitraillette.
Notre premier différend, c’est quand il a empuanti mon jardin avec ses sardines grillées. Ma femme me suppliait de ne pas entamer les hostilités, mais je n’ai pas cédé, si on ne peut plus rien dire chez soi c’est le comble ! Je lui ai gueulé de la fenêtre que ça empestait et il a eu le culot de se foutre de ma gueule :
- Les sardines, c’est le Portugal à notre porte !
Que Josiane  parle au voisin, ça la regarde ! Qu’elle  lui porte des confitures, qu’elle le couvre de fleurs, qu’elle lui donne des recettes de cuisine, grand bien lui fasse, ça lui évite de m’emmerder ! Mais moi, non, pas question.
Décidément, Josiane a mauvais goût, je l’ai toujours su ! 

* phrase extraite du Magasin des suicides (Jean Teulé)

22 septembre 2009

Toujours… (gballand)

cr_teTous deux contemplaient le coucher de soleil, tendrement enlacés, et le refrain de l’amour éternel faisait battre leurs pouls à l’unisson. Toujours, était le seul mot qui leur importait, ils s’aimeraient toujours. C’est à ce moment-là qu’elle eut l’imprudence de lui dire :
- J’ai une confidence à te faire…

PS : texte écrit à partir d’une photo gentiment prêtée par Pierrick. Pour voir son blog : http://croklaphoto.over-blog.com/

21 septembre 2009

L’inscription (gballand)

Avant hier, j’ai passé la nuit chez mon amant, mon mari  était en week-end chez sa mère. C’est moi qui l’ai  poussé à partir :
- Tu te rends compte que tu ne l’as pas vue depuis 6 mois ? Lui ai-je dit avec des trémolos dans la voix.
Il s’est laissé convaincre et je suis allée illico chez mon amant. Dès que je suis arrivée chez lui, il m’a déshabillée ; mon amant est un homme pressé. Le temps, c’est du sexe, se plaît-il à me répéter. Nous faisions l’amour dans sa position préférée – je préfère passer sous silence certains détails intimes – lorsque j’ai senti quelque chose qui me piquait la fesse droite. Je lui ai demandé ce que c’était et il m’a répondu en riant « rien du tout, ne t’en fais pas ! », et puis tout ça m’est sorti de la tête.
Hier, mon mari est rentré de chez sa mère avec une tête d’enterrement ; sa mère est une dépressive chronique qui s’angoisse de s’angoisser ; d’ailleurs il dit toujours « Elle finira par me mettre dans le trou ! »
Comme il m’a demandé ce que j’avais fait la veille, je lui ai dit naturellement :
- Du repassage en regardant la télévision.
Le soir, nous avons fait l’amour dans sa position préférée et au moment où il commençait à pousser de petits sons gutturaux, comme à son habitude, il s’est exclamé atterré :
- C’est quoi cette inscription sur ta fesse droite ?
- Hein ? ai-je répondu affolée, … ben rien, enfin je sais pas, une idée stupide.
M’est revenu tout à coup ce qui s’était passé la veille chez mon amant.
- Ça m’étonnerait que tu te sois marquée ça toute seule !
- Et pourquoi pas ? ai-je rétorqué agressive.
- Parce que c’est écrit « Au con qui le lira… »

PS : texte inspiré par une brève lue sur le site une vie de merde  Aujourd’hui, pendant mon sommeil, mon amant a écrit au marqueur un message pour mon mari sur ma fesse droite

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